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Merci

Six heures. Un bruit m'attire dehors 

Je me lève et contemple l'aurore 

Sa lueur, d'abord sombre, efface ses noirs 

Découvrant peu à peu le monde à mes regards. 


Au centre, le bateau tourne sur lui même 

Il voudrait voyager mais l'ancre le ramène 

Au point de son départ qui est son arrivée 

Différant son voyage toujours retardé. 


La houle capricieuse lui caresse les flancs  

Chatouille un brin joueuse sa coque peinte en blanc 

Elle imite le vent qui tourne, vif argent, 

Entraîne le bateau qui va tourbillonnant. 


Sept heures. Un nuage laisse filtrer le soleil 

Un autre nous en cache les rayons dans le ciel 

Théâtre d'une lutte qui se sait éternelle 

Noroît  contre Suroît, jamais aucun ne cède. 


Huit heures. Le matin a grandi,  

Le bateau, sur le sable, repose tout étourdi 

La mer, à la lune soumise, à l'autre bout du monde 

A porté oh merveille ! Les nuages et leur ombre. 


Dans la solitude d'un matin de mai 

Dans la fraîcheur du jour naissant 

J'ai vu jouer le temps et les vents de Bretagne 

Avec un bateau ballotté par les vagues.. 


De ces instants magnifiques, je vous remercie 

Qui m'ont permis de voir, bien qu'un peu endormie 

Le jour qui s'étire à grand coup de vent 

Et la pluie se tarir, la marée l'emportant. 


Thalie J. 

Samedi 15 mai  

Pour Martine et Thierry  

2021: Texte

Rêve 

Lassée par l’immobilité du temps qui ne veut plus avancer 

Je me suis élancée m’accrochant au premier goéland. 


Pourquoi le premier ? Parce qu’il n’y en a pas eu deux. 

Du coup le choix s’est avéré plus aisé et immédiat 

Lorsque ses ailes se sont déployées pour son vol gracieux, 

Je lui ai demandé de m’emmener avec lui là-bas… 


Nous avons rejoint la mer partie bouder au loin 

Nous avons touché un nuage, il était froid 

Nous avons cherché le soleil incertain 

Nous l’avons trouvé et l’avons serré dans nos bras. 


Et le temps dans tout ça ? Il s’éternise toujours 

Ne bouge que par tranche de 13 heures 

Commençant le matin dès le lever du jour 

Pour finir bien avant la nuit à 19 heures. 


Après ce voyage inattendu, le goéland m’a déposée 

A l’endroit même où je l’avais accroché 

Et j’ai retrouvé sur mon balcon l’immobilité  

De ma lassitude et du temps tous deux enlacés. 



Thalie J. 

19 avril 2021 

2021: Texte

Second degré

Le temps est à l’aquarelle, 

Ce matin c’est merveille ! 

Les nuages qui s’amoncellent 

Versent une pluie torrentielle ! 


Il reste assez de lumière 

Pour que, le nez à la fenêtre, 

Je vois les gouttes légères 

Se poser sur la terre. 


La nature ballottée rebondit 

Prise dans le vent indécis 

Entre ici et là, il hésite 

En une danse fantaisiste 


Les gouttes qui le suivent 

Font une belle musique 

Enivrent les cœurs amoureux 

Mais attristent les malheureux. 


Hier le soleil était d’huile 

Peignant d’or la nature et la ville 

Aujourd’hui à l’aquarelle, 

Le temps est une merveille ! 


Sur ce je vous souhaite… 

Un bon week-end !  


Thalie J. 

01 octobre 2021 

2021: Texte

Entre 2021 et 2022, lorsque le temps s’arrête…. 

J’écoute la mer mais je ne la vois pas, 

Je l’entends murmurer mais elle ne le sait pas 

Dans l’ombre je veille et tâche de comprendre 

Ce que racontent les vagues et l’écume blanche. 


Sous le ciel sans étoile, l’ombre même a disparu 

Noyée dans le manteau du jour qui n’est plus 

C’est la fin de l’année et tandis qu’elle se meurt, 

L’autre pointe son nez et s’ouvre mon cœur. 


Je vois défiler les jours passés et me prends à sourire, 

Merci à vous qui resterez dans mes jolis souvenirs, 

Un clin d’œil, une pensée, un petit mot, une photo 

Que sais-je encore ? Un simple émoticône rigolo. 


Merci à vous donc pour ces éclats de présence répétée, 

Merci aussi, à ceux que je ne connais pas et qui ont regardé 

Mes peintures et poésies d’un regard bienveillant 

Merci à toi, enfin, qui a supporté mes jeux de mots patiemment. 


A tous donc, en écoutant la mer, je veux dire mon amitié 

Et s’il est un moyen de vous la transmettre en ce début d’année, 

C’est en priant la marée de porter sur toute la terre mes vœux 

Pour tous et pour chacun en 2022 de jours heureux. 


Ensuite l’écume confiera au vent qui vole 

La tâche de déposer pour toi et pour vous 

Selon le besoin, un air de joie un peu folle, 

Une réussite, un bonheur tout doux. 


Et puisque ces vœux prennent le large, 

Je profite de la nouvelle année et de cette page 

Pour vous embrasser simplement 

Affectueusement mais en pensée, seulement. 


Thalie J.  

Du 30 décembre 2021 au 2 janvier 2022 

2021: Texte

L'éternité du poète

Quand son corps, parti à la dérive, 
S'allonge, stérile et vide 
L'onde légère l'efface 
Sans en garder une trace. 
Depuis longtemps l'existence  
L'abandonne à la potence 
Des hommes dont le pouvoir 
S'ingénient à le faire choir. 
Mais lui il résiste de vers écrits 
Folie ou liberté d'un esprit 
Que la vie agitée, dissolue, 
Noie dans le manque de vertu. 
Mais son âme survit joyeuse et triste ; 
Mélancolique et vive, elle existe  
Dans le regard amoureux des lecteurs 
Qui relisent ses vers et pleurent. 
Quand son corps abîmé par la vie 
Quand son heure venue sans un bruit 
Ne lui laissent d'autre choix 
Les yeux dans les étoiles il se noie. 
Et le ciel l'accueille à grands coups 
De scintillement et d'éclats  
Les astres se battent, jaloux 
Chacun voulant recueillir son âme. 
Et sur terre quelques voix 
Empruntent encore le trajet 
Des mots qui sont les pas 
Du poète dont la vie fut volée. 
Thalie J. 
14 octobre 2021 
Après avoir lu la vie de Serge Essénine

2021: Texte

Le phare

Impassible, il attend les nuages ou la nuit 

Quand le jour devient sombre il projette sans bruit 

Un rayon couleur d'or, un funeste présage 

Aux bateaux insouciants qui longent le rivage. 

  

La mer est parfois calme parfois elle ne l'est pas 

Mais toujours dangereuse lorsque la côte est proche. 

Et le phare le sait bien il se souvient des voix 

Des bateaux disparus, écorchés par la roche. 

  

Il essaie de crier ses rayons dans le noir 

Il brave sans frémir le vent fou et l'orage 

Il appelle la lune au secours quand parfois 

Il ne sait plus écrire sur les nuages bas. 

  

Il est seul sur son île, dernière sentinelle, 

Entre la mer vorace et la terre affamée 

Qui décident du sort des navires échoués 

Il est seul sur son île et jamais ne sommeille. 


Qui se souvient de lui admirable rempart 

Pour le marin qui croit et fait de son voyage 

Un aller et retour sans le moindre dommage 

Qui se souvient du phare qui veille dans le noir ? 



  

Thalie J. – 4 octobre 2021 

2021: Texte

28 août 20121 à 9h42 

Je vais profiter  du soleil une dernière fois  

Boire à la lumière de l'astre roi. 

Que viennent l'automne et ses frimas 

Ma porte se ferme sur l'été froid. 


Pas une feuille jaune dans l'herbe affolée 

De ne pas avoir eu un petit bout d'été. 

Déjà la nuit fraîchit sans que le jour ne chauffe  

La nature frileuse sous la bise courbe le dos. 


Les volets se referment et l'été est rangé 

Dans le grenier qu'encombrent jeux et souvenirs. 

Il ne laissera pas de traces dans mes pensées 

Humide et froid, il n'avait qu'à mieux se tenir. 


Je connais des nuages la morne mélopée  

Qui mouille les journées et résonne tristement 

Seules les limaces sortent joyeuses car mouillées 

Quand le ciel ténébreux pleure quotidiennement. 


Entre deux nuages poussés par la bise légère  

Je profite du soleil une première fois 

Un chaud mais unique rayon passe sur la terre  

Déjà l'air du Jura annonce l'hiver et ses frimas. 


Thalie J. 

28 août 2021 

9h42 

2021: Texte

La lecture

De livres en livres, voyager et apprendre,  

De pages en pages, rêver et comprendre.  

Regarde dans les lignes, ces mots si jolis,  

Qui t’indiquent le fil de l’histoire que tu lis.  

  

Tel le mouvement gracieux de l’oiseau,  

La page qui se tourne danse devant tes yeux  

Elle coupe un court instant la dentelle soyeuse  

De l’aventure que tu dégustes mot à mot.  


Lorsque finit le livre, alors la dernière page 

N’ayant plus rien à dire, devient blafarde. 

Tu continues quand-même le voyage 

Pour peu que tu en ais aimé les paysages. 


Après avoir fermé l’ouvrage, tu l’oublies 

Mais ses personnages s’agitent dans ta tête, 

Car l’histoire fait maintenant partie de ta vie 

Et tes pensées et rêveries lui font toujours fête. 


Thalie J.  

21/10/21 

2021: Texte

J'en ris encore

Il est étonnant de voir combien les jours ne se ressemblent pas. 

Certains seront bons d’autres ne le seront pas 

Il y aura les jours de bonheur, remplis de joie 

Et ceux dont l’humeur plus sombre nous peinera. 


Aujourd’hui promet une saveur toute particulière, 

Il s’est habillé tout de suite d’entrain et de lumière 

Portée par son allant, j’ai vaincu la poussière, 

Rangée -plus ou moins- quelques affaires, 


Plusieurs heures après ces efforts toujours reportés, 

Je me suis assise devant mon micro et mes doigts agités 

Vous content le début de ce jour qui se veut léger. 

Juste avant de vous écrire, je suis allée me doucher. 


Il est stupéfiant comme nous sommes sensibles 

Perméables aux délices d’heures qui filent 

Quand les choses se plient à nos caprices 

Et notre énergie, à l’unisson, se veut positive. 


Des pieds à la tête, notre corps veut participer 

Alors, malgré la brosse vivement maniée, 

Au sortir de la douche, j’ai les cheveux électriques 

Si bien le miroir m’envoie l’image d’un porc épic ! 



Thalie J  

25/11/2021 

2021: Texte

Heureusement je suis vaccinée

Un hérisson a pris possession de ma tête, 

Il est en pleine forme et jamais ne s’arrête. 

Il tourne dans le vide de mon cerveau 

Et même si je n’ai qu’un seul neurone,  

Ses piques font bien mal et je disjoncte. 


Qu’importe je suis vaccinée ! 


Un voile cotonneux s’est posé sur moi, 

Il dresse un écran sur le monde et moi 

Je ne sais plus vraiment l’heure qu’il est 

Le temps s’efface puis disparait 

Et dans le coton je m’enfonce. 


Qu’importe je suis vaccinée ! 


Vraiment, je ne regrette pas, 

Car si, du vaccin, je ne connais pas 

Les conséquences dans 20 ans 

Aujourd’hui il me sauve … littéralement. 

Le hérisson et le coton sont dérangeants 

Mais ils n’auront qu’un temps. 


Car heureusement je suis vaccinée ! 


Thalie J. 

24/07/2021 

2021: Texte

Tentative d'explication

Et l’on dit que je vais bien, mais oui puisque je peins. 

Je vais bien, c’est que l’on dit, mais oui puisque j’écris. 

Pourtant que direz vous en lisant ce qui parfois m’habite 

Dans ce lieu qui est mien et que nul autre ne visite ? 

Je vais vous le décrire afin que vous compreniez pourquoi 

J’écris et je peins 


Mais surtout pourquoi, je vais bien. 



C’est un endroit sombre qui me sert de refuge, 

Il n’y a que de l’ombre entre ses murs 

Je me cogne aux barreaux de la fenêtre 

A travers elle, aucune lueur ne perce. 

Le temps est lent, il tombe goutte à goutte 

Devant moi, formant un chemin une route. 

Je la regarde mais reste immobile. 

Du moins me semble-t-il 

Car lorsqu’enfin je me retourne, 

Le chemin parcouru est si long 

Qu’il me donne un vertige à en perdre la raison. 


Alors mon âme s’envole, vers les cieux lointains 

Mon esprit s’abreuve aux planètes abandonnées 

Froides et désolées faute d’un soleil pour les réchauffer 

Je croise là-bas des personnages incertains 

Posés sur l’horizon d’autres galaxies. 

Ils me racontent des histoires qui voient le jour 

Dans un ailleurs que je ne peux pas envisager 

Ce sont des bouts de rêves inachevés mais si jolis 

Que de retour j’en tapisse mon refuge. 


Ces bouts d’histoires parlent de toi et de moi, 

De l’Amour qui nous a confié l’un à l’autre 

Des enfants qu’il nous a remis comme des écrins  

Dans lesquels poussent des boutures 

De notre vie future…. 

Une fois que nous aurons disparus 

Ensemble… bien entendu. 


Thalie J.  

13 février 2021 

2021: Texte

Dans le soir

Je marche dans le noir, 

La tête dans les étoiles 

Mes yeux ne voient pas le voile 

Je butte sur le trottoir. 


La rue dérangée par mes pas 

Se dérobe et je manque de tomber 

C’est alors que je vois danser 

Des mots en cascades devant moi.  


Certains viennent de la mer, 

Ils ont navigué jusqu’à l’horizon 

Là où finit la terre, 

Ils parlent de ports et de passion. 


D’autres arrivent de la montagne 

Ils ont marché jusqu’au ciel 

A travers la campagne 

Ils parlent de sapins et de neige. 


Et puis… il y a les tiens et les miens, 

Ils accompagnent notre vie, 

Ils nous servent de soutien 

Quand il y a trop de bruit. 


Je frissonne, le vent a disparu  

Les feuilles retombent sur le trottoir 

Alors, je continue 

Mon chemin dans le soir. 


Un dernier regard derrière moi 

Reste un petit bout de phrase 

Je l’attrape et l’emmène  

Elle dit : « Je t’aime ». 



Thalie J. 

05/11/2021 

2021: Texte

Fin de vacances

Je vais profiter du soleil une dernière fois  

Boire à la lumière de l'astre roi. 

Que vienne l'automne et les frimas 

Ma porte se ferme sur l'été froid. 

  

Pas une feuille jaune dans l'herbe affolée 

De ne pas avoir eu un petit bout d'été. 

Déjà la nuit fraîchit sans que le jour ne chauffe  

La nature frileuse sous la bise courbe le dos. 

  

Les volets se referment et l'été est rangé 

Dans le grenier qu'encombrent jeux et souvenirs 

Il ne laissera pas de traces dans mes pensées 

Humide et froid, il n'avait qu'à mieux se tenir. 

  

Je connais des nuages la morne mélopée  

Qui mouille les journées et résonne tristement 

Seuls sont joyeux les gastéropodes inondés 

Quand le ciel ténébreux pleure quotidiennement. 

  

Entre deux nuages poussés par la bise légère  

Je profite du soleil une première fois 

Un chaud et unique rayon passe sur la terre  

Déjà dans l'air du Jura s'annonce l'hiver et ses frimas. 

  

Thalie J. 

  

28 août 2021 

2021: Texte

Langueur

Dans le noir qui s'étend, matinal, 

Par les rideaux voilant la lumière pâle, 

Du jour dont la nuit se sépare, 

Je me hâte vers la fenêtre pour voir 

La douceur du jour qui naît et la boire. 


Le matin s'étire en une brume légère  

Qui touche le ciel pour le relier à la mer. 

Sur l'horizon soyeux volent mes rêves  

Le sommeil est parti à mon réveil 

Confiant au vent trop léger, ma nuit. 


Elle s'éloigne, emportant les étoiles 

La lune ainsi que ses nuages noirs 

Je reste là à regarder le vide laissé 

Dans le ciel bleu que rature 

Parfois un avion à vive allure... 


Je laisse le lit à son désordre 

Dans le jour qui s'étend matinal 

Du café fumant sur la table 

Dansent des volutes qui m'absorbent. 


Peut-être le soir me trouvera-t-il 

A la même place, immobile, 

Dans le jour qui s'étend matinal, 

Seule la paresse semble supportable. 


Thalie J. 

10 novembre 2021 

2021: Texte

Ce matin

La pluie tombe ce matin, il est tôt 

Le ciel tombe serein, il est tôt. 

Peu de gens à mouiller qu’importe, 

C’est à la mer qu’il s’offre. 


Le jour n’est pas levé les gouttes 

Se jouent des réverbères allumés. 

Dans le vent elles dansent, gouttes 

Nées de la folie d’un ciel chagriné. 


Et puis le matin tombe sous la pluie,  

La nuit repart, humide et frissonnante, 

Où que se porte le regard endormi 

L’eau est partout, dégoulinante. 


Elle a fini de jouer, les lumières de la ville 

Sont éteintes pour quelques heures 

Et le soleil qui parait, love ses rayons graciles 

Dans les recoins de Vannes apportant un peu de douceur. 


La journée fait tout pour être jolie, 

Elle s’habille de couleurs claires et sombres 

Elle frémit d’une brise légère et vive 

Fait bouger les feuilles et les ombres... 


Ce matin. 



Thalie J. -  

27/09/2021 

2021: Texte

Regrets

La mer s’en est allée à l’autre bout du monde 

Pour poser sur le sable où jouent d’autres enfants 

Une vague épuisée d’avoir couru sur l’onde 

Portant comme bagage mes rêves et mes chants. 


Peinée par cette absence, je rentre à la maison 

Abandonnant la plage étendue infinie 

Dont l’absolu silence venu de l’horizon 

Ne laisse sur le sable qu’un indicible ennui. 


Pourquoi suis-je partie ? Que n’ai-je donc attendu 

L’arrivée de la lune déesse de la nuit 

Et de ses rayons gris qu’avec sollicitude 


Elle pose sur le sable le faisant resplendir 

De lumières argentées en une symphonie 

Pour attirer la mer et la voir revenir. 


Thalie J. 

29/03/2021 

2021: Texte

Pourquoi le ciel change-t-il ?

Ici, le ciel hésite, ne sait pas, il est changeant, 

Un nuage passe et il se met à pleurer, 

Une trouée plus loin et il va riant à soleil déployé 

Mais dès le nuage suivant il mouille abondamment. 


Le jour ou la nuit, le ciel ne sait pas s'il est content 

Et moi, je le vois changer, au moment de sortir, 

La question revient, se couvrir légèrement ou copieusement  

Pendant l'heure qui vient, le ciel va-t-il pleurer ou bien rire ? 


J'attrape un bruit qui court follement, 

Sans s'arrêter il m'explique, essoufflé 

Que tout cela vient de la mer et du vent 

Qui pigouillent le ciel sans arrêter : 


"La mer en s'évaporant lui parle des marins disparus 

Et le ciel pleure tristement à leur souvenir 

Puis le vent souffle, le chatouille et le met à nu 

Un peu gêné le ciel s'habille de soleil en un éclat de rire" 


Le bruit est parti mais il a répondu à ma question, 

Ici l'on sort avec son ciré qu'il fasse beau ou pas 

Si après la pluie vient le beau temps breton, 

L'inverse se vérifie aussi chaque fois. 


Thalie J. 

15 janvier 2021 

2021: Texte

Plaisir culinaire

L’odeur qui monte doucement  

S’infiltre dans l’appartement. 

Agace les papilles et tourne en rond 

Les yeux se ferment, cela sent bon. 


Le four une fois ouvert a laissé fleurir 

Du gratin la senteur qui vient dans ma cuisine 

La mâchoire s’agite, demandeuse du plaisir 

De croquer rien qu’un peu dans ces souvenirs.  


Le nez relevé en antenne pour mieux sentir, 

Comme les images le bruit a disparu 

L’odorat devient l’unique sens pour enrichir 

L’instant présent d’un plaisir perdu. 


L’odeur est partie, mais pas le souvenir 

Et la mélancolie s’étale dans ma cuisine 

Devant les mets pour le dîner à venir 

Dont on ne souviendra pas dans l’avenir. 


La voisine va et vient, entre son four 

Et son destin qui est ma fois assez sympa 

L’œil gourmand elle ouvre la bouche, 

Et sans le savoir… mange ma joie. 


Thalie J. - 15 février 2021 

2021: Texte

Petite histoire en passant

Le ciel devient laiteux, un peu sale 

C'est un jour où la pluie bienfaisante 

Rend l'escargot heureux sous les nuages 

Venus humifier sa coquille luisante. 


Le ciel n'est plus bleu, le soleil passe 

Dans l'ombre plus dense d'un jour qui devient nuit 

Les ombres allongées trépassent 

Et l'on ne voit plus rien, tout noircit. 


Pourtant dans le secret 

Une ombre bouge, pressée, 

Elle frôle les rayons argentés 

Que la lune dépose à nos pieds 


Ce n'est que le temps 

Il ne fait que passer 

N'ai pas peur, comme le vent, 

Il ne s'arrête jamais, 


Sauf en ces temps lointains 

Quand les arbres parcouraient le monde 

Mais de cette époque ne reste aucun témoin 

Seul le temps en un fragment de seconde. 


Le ciel devient lait fraise au petit matin 

Aujourd'hui sera tout neuf encore une fois 

Et pour sa naissance dans le lointain 

Sous l'horizon se cache la nuit pour que nul ne la voit. 


Et toujours dans le secret 

Une clarté pressée 

Sur un rayon est passée 

Le temps cours vers l'éternité. 


Thalie J. 

2021: Texte

Patience

Entre brume et lueurs le temps hésite 

Entre lumière et noirceur l'hiver s'invite 

Il accentue les ombres et gagne de la place 

Car le soleil faiblit et s'installe la glace. 


Gelés au bout du quai les bateaux immobiles, 

Retenus par des cordes, sont au supplice, 

La houle lourde de froid ne leur parle plus 

De pays lointains ni de sirènes aux seins nus. 


Il n'est que quelques mouettes au cri rageur 

Pour rompre la monotonie et cette langueur 

Propres aux bateaux interdits de voyage 

Et aux marins échoués sur le rivage. 


Parfois un bruit claque dans le silence, 

C'est un agrès ou un mât qui chante 

Se cognant entre eux au gré du vent 

Dont le souffle va et vient en frissonnant. 


Las quand retrouverons-nous la joie de vivre, 

Ces jours intrépides qui repoussent la nuit 

La douceur légère de la brise printanière 

Qui amène les bateaux à reprendre la mer ? 


Pour ne pas périr en ce temps hivernal 

Comptons du jour l'allongement négligeable 

Qui fait qu'une minute par ci une seconde par là 

Le printemps un matin nous reviendra. 


Thalie J 

6/01/2020 

2021: Texte

Ironie bretonne

Sortie d’un pas allègre, sous une pluie légère, 

Longeant les bateaux qui mouillent, fiers 

De tenir bon contre vents et saucées, 


Sortie pour quérir quelques denrées 

En ce pays où loin d’un simple brouet 

Notre gourmandise est comblée 


Je reviens, rapidement, mon panier rempli 

L’âme satisfaite, sous le ciel humide et gris, 

De tenir bon contre vents et saucées. 


Sortie à tout allure pour éviter 

Du ciel l’humeur chiffonnée, 

Je rentre triomphante car peu mouillée… 


Mais ma victoire fut de courte durée, 

Sitôt rentrée, le soleil facétieux paraît, 

Il attend toujours que je sois à l’abri 

Pour sortir goguenard et chasser la pluie. 


Thalie J. 

2021: Texte

Invitation

T’ai-je déjà parlé de ce monde où la nuit se confond avec le jour ? 

De ces rayons de lumière qui percent les nuages 

Et avec eux dispensent des ombres de passages. 

Arrête-toi un instant, viens boire à la fraîcheur 

D’un éternel printemps aux nombreuses couleurs. 

Si je t’assure, viens, j’ai hâte de te voir dans ces lieux 

Tu y es attendu car sans toi ce pays est imparfait. 

Pourtant habité par des fées, cet endroit pour toi inconnu 

Voit le jour épouser la nuit pour y puiser la douceur 

Et offrir entre deux nuances de gris ses couleurs. 

Pousse la porte alors que sonne une heure ou une autre, 

Je te vois qui hésite, tangue un peu sous le vertige 

De venir dans une féérie qui n’est pas la tienne, 

Pourtant, lorsque tes yeux se ferment, 

Ne rêves-tu pas ? 

Dans ce royaume fait d’harmonie, il y a une musique, 

Viens l’écouter, elle est le seul langage de ce pays, 

Elle égrène des notes rouges et bleues 

Elle jette des verts et des jaunes 

Elle forme dans une Symphonie, un arc qui court 

De toi à moi … il s’appelle l’Amour. 


Thalie J. 

2021: Texte

Patience

Entre brume et lueurs le temps hésite 

Entre lumière et noirceur l'hiver s'invite 

Il accentue les ombres et gagne de la place 

Car le soleil faiblit et s'installe la glace. 


Gelés au bout du quai les bateaux immobiles, 

Retenus par des cordes, sont au supplice, 

La houle lourde de froid ne leur parle plus 

De pays lointains ni de sirènes aux seins nus. 


Il n'est que quelques mouettes au cri rageur 

Pour rompre la monotonie et cette langueur 

Propres aux bateaux interdits de voyage 

Et aux marins échoués sur le rivage. 


Parfois un bruit claque dans le silence, 

C'est un agrès ou un mât qui chante 

Se cognant entre eux au gré du vent 

Dont le souffle va et vient en frissonnant. 


Las quand retrouverons-nous la joie de vivre, 

Ces jours intrépides qui repoussent la nuit 

La douceur légère de la brise printanière 

Qui amène les bateaux à reprendre la mer ? 


Pour ne pas périr en ce temps hivernal 

Comptons du jour l'allongement négligeable 

Qui fait qu'une minute par ci une seconde par là 

Le printemps un matin nous reviendra. 


Thalie J 

6/01/2020 

2021: Texte

Instants de lecture

De livres en livres, voyager et apprendre, 

De pages en pages, rêver et comprendre. 

Regarde dans les lignes, ces mots si jolis, 

Qui t’indiquent le fil de l’histoire que tu lis.


Reprends ton souffle à la dernière ligne 

Derrière la feuille il te faut poursuivre 

Le chemin va plus loin que ce petit chapitre, 

Reste bien attentif pour ne pas perdre le fil. 


Tel le mouvement gracieux de l’oiseau, 

La page qui se tourne danse devant tes yeux 

Masquant à ton regard la dentelle soyeuse 

De l’aventure que tu dégustes mot à mot. 


Thalie J. 

21 10 2021 

2021: Texte

Entre deux états j'hésite

Heure zéro 

Les images défilent en ruban continu 

Qui montre des paysages inconnus. 

Les couleurs semblent se bousculer 

Pour être la première sur le film déroulé. 

Il y a le vert rutilant d’une nature arrosée 

Le bleu parfait d’un ciel immaculé 

Et le brun des montagnes au loin à l’horizon. 

Tes images sentent bon l’été à foison. 


Dans le même temps  

Les images défilent en ruban continu 

Montrant des paysages connus 

Les choses avec le ciel se confondent 

L’hiver, lourd et épais, couvre le monde 

De ses flocons qui tourbillonnent 

La neige se pose en un tapis uniforme 

Dans ce blanc s’est perdu l’horizon. 

Mes images d’hiver donnent le frisson. 


Heure zéro, au même moment, 

Les rubans sont passés si rapidement 

Que je reste tout étourdie 

Entre ton rêve et ma réalité, 

Est-ce le jour ou la nuit ? 

Entre deux états j’hésite : 

Anachronisme ou quantisme ? 


Thalie J. 

10/02/2021 

2021: Texte

En Bretagne

La douche prise, le séchoir rangé, 

Je suis contente, mon brushing est réussi. 

Un peu de crème sur le visage et les ongles limés, 

Je suis contente, mes cheveux ne font pas un pli. 


Lorsque je tourne la tête, les mèches bougent 

Lorsque je m'arrête, elles reprennent leur pli. 

La journée démarre bien sur mes lèvres du rouge 

Même sous le masque car les habitudes résistent. 


Mais je suis en Bretagne… 


La deuxième douche et les cheveux désolés 

Je dégouline du ciel qui tombe, très, très, humide 

Le visage noyé par des ruisselets 

Qui le parcourent de fronces en rides. 


Et si en Bretagne… 


Il y a le beurre salé, le caramel et les crêpes, 

L'on mange le kouign amann et d'autres délices, 

Il y a les poissons, les bulots et les crevettes, 

L'on boit le jus de pomme et le cidre 


Il y a surtout en Bretagne… 


Des grains, un véritable chapelet, 

Le vent qui se joue de nos coiffures 

Et déposent les gouttes sans compter  

Sur nos têtes jusque sur nos chaussures. 


Aussi, demain en Bretagne ; 


La douche prise, le séchoir non dérangé, 

Je laisserai aller à leur guise mes cheveux 

Pour que le ciel ne se grise à l'idée de déranger ! 



Thalie J. 

28/01/2021 

2021: Texte

Couvrir le feu encore et encore

Bien, il faut continuer de couvrir le feu, 
La décision définitivement provisoire 
Vise à permettre, en le couvrant mieux 
D’éviter le confinement du territoire. 

 
Bien, n’ayant pas de feu à couvrir chez moi, 
Je me terre un peu triste quand vient le soir 
Tandis que l’angelus sonne, sonne le glas 
Des soirées entre amis. C’est le désespoir. 

 
Mais une chanson se fait entendre, 
Qui reprend un air de mon enfance 
Lorsque nous allions gaiement 
Mains dans la main, cheveux au vent : 

 
« Il court, il court le virus, 
Le virus et ses variants 
Il court, il court le virus, 
Il fait son chemin gaiment ! 

 
Et pour ne pas l’attraper, 
Il faut toujours se masquer ! 

 
Il court, il court le virus 
Le virus et ses variants, 
Il court, il court le virus 
Il va son chemin gaiement ! 

 
Pour ne pas le propager 
Couvre le feu maintenant ! » 

 
Thalie J. 

30 janvier 2021

2021: Texte

Complainte funèbre

L’endroit est sombre qui nous sert de refuge 

Il n’y a rien que le noir entre ses murs 

Et les ombres se cognent entre bois et pierres 

Qu’aucune lueur, jamais, ne perce. 


Le temps y est lent, il tombe goutte à goutte 

Avance-t-il seulement ? Il ne semble pas 

Pourtant lorsque parfois l’on se retourne 

C’est un très long chemin qui va là. 


La vie est bien étrange qui commence en un déchirement 

Une fois la porte passée de l’enfantement, 

Le gazouillis fait bientôt place aux murmures 

Lorsque la vie sur nous rabat ses murs. 


Une lueur résiste pourtant aux ténèbres 

Elle s’appelle l’Espérance, elle bruit là,  

Mais ne l’entendent que l’âme ouverte, 

Le cœur et l’esprit aux abois 


Alors, dans cet endroit obscur s’élève un murmure 

Faible il égrène, mot à mot, un semblant de prière 

Maladroite certes, mais elle transperce les murs 

S’élève doucement du cimetière. 


Thalie J. 

2021: Texte

Dans la forêt où l'heure n'est pas la même

Il y a un cours d'eau qui va sous la forêt 

Il longe les racines et abreuve les bois 

Il s'élance rapide pour remplir son emploi. 


Dans cette forêt-là, l'heure n'est pas la même 

Ni le soleil, ni la lune ne perce son feuillage 

Alors le temps, perdu, s'arrête sous les branchages. 


Et le cours d'eau, joyeusement, poursuit sa route, 

Au passage, parfois, il creuse des galeries,  

N'oubliant pas d'y laisser quelques gouttes 

Dans l'unique soucis de les rendre jolies. 


La forêt, heureuse, se désaltère aisément, 

L'eau généreuse s'offre chaque instant 

Car là est son unique dessein : 

A toute la flore donner selon son besoin. 


Dans cette forêt où l'heure n'est pas la même, 

Repose sur un trône de mousse et de lichen 

La dernière licorne au pelage argenté 

Elle règne sur ce monde pour l'éternité. 


Thalie J. 

Après une visite de la licorne de Nina (3 ans) 

2021: Texte
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