Rêveries et pensées
Merci
Six heures. Un bruit m'attire dehors
Je me lève et contemple l'aurore
Sa lueur, d'abord sombre, efface ses noirs
Découvrant peu à peu le monde à mes regards.
Au centre, le bateau tourne sur lui même
Il voudrait voyager mais l'ancre le ramène
Au point de son départ qui est son arrivée
Différant son voyage toujours retardé.
La houle capricieuse lui caresse les flancs
Chatouille un brin joueuse sa coque peinte en blanc
Elle imite le vent qui tourne, vif argent,
Entraîne le bateau qui va tourbillonnant.
Sept heures. Un nuage laisse filtrer le soleil
Un autre nous en cache les rayons dans le ciel
Théâtre d'une lutte qui se sait éternelle
Noroît contre Suroît, jamais aucun ne cède.
Huit heures. Le matin a grandi,
Le bateau, sur le sable, repose tout étourdi
La mer, à la lune soumise, à l'autre bout du monde
A porté oh merveille ! Les nuages et leur ombre.
Dans la solitude d'un matin de mai
Dans la fraîcheur du jour naissant
J'ai vu jouer le temps et les vents de Bretagne
Avec un bateau ballotté par les vagues..
De ces instants magnifiques, je vous remercie
Qui m'ont permis de voir, bien qu'un peu endormie
Le jour qui s'étire à grand coup de vent
Et la pluie se tarir, la marée l'emportant.
Thalie J.
Samedi 15 mai
Pour Martine et Thierry
Rêve
Lassée par l’immobilité du temps qui ne veut plus avancer
Je me suis élancée m’accrochant au premier goéland.
Pourquoi le premier ? Parce qu’il n’y en a pas eu deux.
Du coup le choix s’est avéré plus aisé et immédiat
Lorsque ses ailes se sont déployées pour son vol gracieux,
Je lui ai demandé de m’emmener avec lui là-bas…
Nous avons rejoint la mer partie bouder au loin
Nous avons touché un nuage, il était froid
Nous avons cherché le soleil incertain
Nous l’avons trouvé et l’avons serré dans nos bras.
Et le temps dans tout ça ? Il s’éternise toujours
Ne bouge que par tranche de 13 heures
Commençant le matin dès le lever du jour
Pour finir bien avant la nuit à 19 heures.
Après ce voyage inattendu, le goéland m’a déposée
A l’endroit même où je l’avais accroché
Et j’ai retrouvé sur mon balcon l’immobilité
De ma lassitude et du temps tous deux enlacés.
Thalie J.
19 avril 2021
Second degré
Le temps est à l’aquarelle,
Ce matin c’est merveille !
Les nuages qui s’amoncellent
Versent une pluie torrentielle !
Il reste assez de lumière
Pour que, le nez à la fenêtre,
Je vois les gouttes légères
Se poser sur la terre.
La nature ballottée rebondit
Prise dans le vent indécis
Entre ici et là, il hésite
En une danse fantaisiste
Les gouttes qui le suivent
Font une belle musique
Enivrent les cœurs amoureux
Mais attristent les malheureux.
Hier le soleil était d’huile
Peignant d’or la nature et la ville
Aujourd’hui à l’aquarelle,
Le temps est une merveille !
Sur ce je vous souhaite…
Un bon week-end !
Thalie J.
01 octobre 2021
Entre 2021 et 2022, lorsque le temps s’arrête….
J’écoute la mer mais je ne la vois pas,
Je l’entends murmurer mais elle ne le sait pas
Dans l’ombre je veille et tâche de comprendre
Ce que racontent les vagues et l’écume blanche.
Sous le ciel sans étoile, l’ombre même a disparu
Noyée dans le manteau du jour qui n’est plus
C’est la fin de l’année et tandis qu’elle se meurt,
L’autre pointe son nez et s’ouvre mon cœur.
Je vois défiler les jours passés et me prends à sourire,
Merci à vous qui resterez dans mes jolis souvenirs,
Un clin d’œil, une pensée, un petit mot, une photo
Que sais-je encore ? Un simple émoticône rigolo.
Merci à vous donc pour ces éclats de présence répétée,
Merci aussi, à ceux que je ne connais pas et qui ont regardé
Mes peintures et poésies d’un regard bienveillant
Merci à toi, enfin, qui a supporté mes jeux de mots patiemment.
A tous donc, en écoutant la mer, je veux dire mon amitié
Et s’il est un moyen de vous la transmettre en ce début d’année,
C’est en priant la marée de porter sur toute la terre mes vœux
Pour tous et pour chacun en 2022 de jours heureux.
Ensuite l’écume confiera au vent qui vole
La tâche de déposer pour toi et pour vous
Selon le besoin, un air de joie un peu folle,
Une réussite, un bonheur tout doux.
Et puisque ces vœux prennent le large,
Je profite de la nouvelle année et de cette page
Pour vous embrasser simplement
Affectueusement mais en pensée, seulement.
Thalie J.
Du 30 décembre 2021 au 2 janvier 2022
L'éternité du poète
Quand son corps, parti à la dérive,
S'allonge, stérile et vide
L'onde légère l'efface
Sans en garder une trace.
Depuis longtemps l'existence
L'abandonne à la potence
Des hommes dont le pouvoir
S'ingénient à le faire choir.
Mais lui il résiste de vers écrits
Folie ou liberté d'un esprit
Que la vie agitée, dissolue,
Noie dans le manque de vertu.
Mais son âme survit joyeuse et triste ;
Mélancolique et vive, elle existe
Dans le regard amoureux des lecteurs
Qui relisent ses vers et pleurent.
Quand son corps abîmé par la vie
Quand son heure venue sans un bruit
Ne lui laissent d'autre choix
Les yeux dans les étoiles il se noie.
Et le ciel l'accueille à grands coups
De scintillement et d'éclats
Les astres se battent, jaloux
Chacun voulant recueillir son âme.
Et sur terre quelques voix
Empruntent encore le trajet
Des mots qui sont les pas
Du poète dont la vie fut volée.
Thalie J.
14 octobre 2021
Après avoir lu la vie de Serge Essénine
Le phare
Impassible, il attend les nuages ou la nuit
Quand le jour devient sombre il projette sans bruit
Un rayon couleur d'or, un funeste présage
Aux bateaux insouciants qui longent le rivage.
La mer est parfois calme parfois elle ne l'est pas
Mais toujours dangereuse lorsque la côte est proche.
Et le phare le sait bien il se souvient des voix
Des bateaux disparus, écorchés par la roche.
Il essaie de crier ses rayons dans le noir
Il brave sans frémir le vent fou et l'orage
Il appelle la lune au secours quand parfois
Il ne sait plus écrire sur les nuages bas.
Il est seul sur son île, dernière sentinelle,
Entre la mer vorace et la terre affamée
Qui décident du sort des navires échoués
Il est seul sur son île et jamais ne sommeille.
Qui se souvient de lui admirable rempart
Pour le marin qui croit et fait de son voyage
Un aller et retour sans le moindre dommage
Qui se souvient du phare qui veille dans le noir ?
Thalie J. – 4 octobre 2021
28 août 20121 à 9h42
Je vais profiter du soleil une dernière fois
Boire à la lumière de l'astre roi.
Que viennent l'automne et ses frimas
Ma porte se ferme sur l'été froid.
Pas une feuille jaune dans l'herbe affolée
De ne pas avoir eu un petit bout d'été.
Déjà la nuit fraîchit sans que le jour ne chauffe
La nature frileuse sous la bise courbe le dos.
Les volets se referment et l'été est rangé
Dans le grenier qu'encombrent jeux et souvenirs.
Il ne laissera pas de traces dans mes pensées
Humide et froid, il n'avait qu'à mieux se tenir.
Je connais des nuages la morne mélopée
Qui mouille les journées et résonne tristement
Seules les limaces sortent joyeuses car mouillées
Quand le ciel ténébreux pleure quotidiennement.
Entre deux nuages poussés par la bise légère
Je profite du soleil une première fois
Un chaud mais unique rayon passe sur la terre
Déjà l'air du Jura annonce l'hiver et ses frimas.
Thalie J.
28 août 2021
9h42
La lecture
De livres en livres, voyager et apprendre,
De pages en pages, rêver et comprendre.
Regarde dans les lignes, ces mots si jolis,
Qui t’indiquent le fil de l’histoire que tu lis.
Tel le mouvement gracieux de l’oiseau,
La page qui se tourne danse devant tes yeux
Elle coupe un court instant la dentelle soyeuse
De l’aventure que tu dégustes mot à mot.
Lorsque finit le livre, alors la dernière page
N’ayant plus rien à dire, devient blafarde.
Tu continues quand-même le voyage
Pour peu que tu en ais aimé les paysages.
Après avoir fermé l’ouvrage, tu l’oublies
Mais ses personnages s’agitent dans ta tête,
Car l’histoire fait maintenant partie de ta vie
Et tes pensées et rêveries lui font toujours fête.
Thalie J.
21/10/21
J'en ris encore
Il est étonnant de voir combien les jours ne se ressemblent pas.
Certains seront bons d’autres ne le seront pas
Il y aura les jours de bonheur, remplis de joie
Et ceux dont l’humeur plus sombre nous peinera.
Aujourd’hui promet une saveur toute particulière,
Il s’est habillé tout de suite d’entrain et de lumière
Portée par son allant, j’ai vaincu la poussière,
Rangée -plus ou moins- quelques affaires,
Plusieurs heures après ces efforts toujours reportés,
Je me suis assise devant mon micro et mes doigts agités
Vous content le début de ce jour qui se veut léger.
Juste avant de vous écrire, je suis allée me doucher.
Il est stupéfiant comme nous sommes sensibles
Perméables aux délices d’heures qui filent
Quand les choses se plient à nos caprices
Et notre énergie, à l’unisson, se veut positive.
Des pieds à la tête, notre corps veut participer
Alors, malgré la brosse vivement maniée,
Au sortir de la douche, j’ai les cheveux électriques
Si bien le miroir m’envoie l’image d’un porc épic !
Thalie J
25/11/2021
Heureusement je suis vaccinée
Un hérisson a pris possession de ma tête,
Il est en pleine forme et jamais ne s’arrête.
Il tourne dans le vide de mon cerveau
Et même si je n’ai qu’un seul neurone,
Ses piques font bien mal et je disjoncte.
Qu’importe je suis vaccinée !
Un voile cotonneux s’est posé sur moi,
Il dresse un écran sur le monde et moi
Je ne sais plus vraiment l’heure qu’il est
Le temps s’efface puis disparait
Et dans le coton je m’enfonce.
Qu’importe je suis vaccinée !
Vraiment, je ne regrette pas,
Car si, du vaccin, je ne connais pas
Les conséquences dans 20 ans
Aujourd’hui il me sauve … littéralement.
Le hérisson et le coton sont dérangeants
Mais ils n’auront qu’un temps.
Car heureusement je suis vaccinée !
Thalie J.
24/07/2021
Tentative d'explication
Et l’on dit que je vais bien, mais oui puisque je peins.
Je vais bien, c’est que l’on dit, mais oui puisque j’écris.
Pourtant que direz vous en lisant ce qui parfois m’habite
Dans ce lieu qui est mien et que nul autre ne visite ?
Je vais vous le décrire afin que vous compreniez pourquoi
J’écris et je peins
Mais surtout pourquoi, je vais bien.
C’est un endroit sombre qui me sert de refuge,
Il n’y a que de l’ombre entre ses murs
Je me cogne aux barreaux de la fenêtre
A travers elle, aucune lueur ne perce.
Le temps est lent, il tombe goutte à goutte
Devant moi, formant un chemin une route.
Je la regarde mais reste immobile.
Du moins me semble-t-il
Car lorsqu’enfin je me retourne,
Le chemin parcouru est si long
Qu’il me donne un vertige à en perdre la raison.
Alors mon âme s’envole, vers les cieux lointains
Mon esprit s’abreuve aux planètes abandonnées
Froides et désolées faute d’un soleil pour les réchauffer
Je croise là-bas des personnages incertains
Posés sur l’horizon d’autres galaxies.
Ils me racontent des histoires qui voient le jour
Dans un ailleurs que je ne peux pas envisager
Ce sont des bouts de rêves inachevés mais si jolis
Que de retour j’en tapisse mon refuge.
Ces bouts d’histoires parlent de toi et de moi,
De l’Amour qui nous a confié l’un à l’autre
Des enfants qu’il nous a remis comme des écrins
Dans lesquels poussent des boutures
De notre vie future….
Une fois que nous aurons disparus
Ensemble… bien entendu.
Thalie J.
13 février 2021
Dans le soir
Je marche dans le noir,
La tête dans les étoiles
Mes yeux ne voient pas le voile
Je butte sur le trottoir.
La rue dérangée par mes pas
Se dérobe et je manque de tomber
C’est alors que je vois danser
Des mots en cascades devant moi.
Certains viennent de la mer,
Ils ont navigué jusqu’à l’horizon
Là où finit la terre,
Ils parlent de ports et de passion.
D’autres arrivent de la montagne
Ils ont marché jusqu’au ciel
A travers la campagne
Ils parlent de sapins et de neige.
Et puis… il y a les tiens et les miens,
Ils accompagnent notre vie,
Ils nous servent de soutien
Quand il y a trop de bruit.
Je frissonne, le vent a disparu
Les feuilles retombent sur le trottoir
Alors, je continue
Mon chemin dans le soir.
Un dernier regard derrière moi
Reste un petit bout de phrase
Je l’attrape et l’emmène
Elle dit : « Je t’aime ».
Thalie J.
05/11/2021
Fin de vacances
Je vais profiter du soleil une dernière fois
Boire à la lumière de l'astre roi.
Que vienne l'automne et les frimas
Ma porte se ferme sur l'été froid.
Pas une feuille jaune dans l'herbe affolée
De ne pas avoir eu un petit bout d'été.
Déjà la nuit fraîchit sans que le jour ne chauffe
La nature frileuse sous la bise courbe le dos.
Les volets se referment et l'été est rangé
Dans le grenier qu'encombrent jeux et souvenirs
Il ne laissera pas de traces dans mes pensées
Humide et froid, il n'avait qu'à mieux se tenir.
Je connais des nuages la morne mélopée
Qui mouille les journées et résonne tristement
Seuls sont joyeux les gastéropodes inondés
Quand le ciel ténébreux pleure quotidiennement.
Entre deux nuages poussés par la bise légère
Je profite du soleil une première fois
Un chaud et unique rayon passe sur la terre
Déjà dans l'air du Jura s'annonce l'hiver et ses frimas.
Thalie J.
28 août 2021
Langueur
Dans le noir qui s'étend, matinal,
Par les rideaux voilant la lumière pâle,
Du jour dont la nuit se sépare,
Je me hâte vers la fenêtre pour voir
La douceur du jour qui naît et la boire.
Le matin s'étire en une brume légère
Qui touche le ciel pour le relier à la mer.
Sur l'horizon soyeux volent mes rêves
Le sommeil est parti à mon réveil
Confiant au vent trop léger, ma nuit.
Elle s'éloigne, emportant les étoiles
La lune ainsi que ses nuages noirs
Je reste là à regarder le vide laissé
Dans le ciel bleu que rature
Parfois un avion à vive allure...
Je laisse le lit à son désordre
Dans le jour qui s'étend matinal
Du café fumant sur la table
Dansent des volutes qui m'absorbent.
Peut-être le soir me trouvera-t-il
A la même place, immobile,
Dans le jour qui s'étend matinal,
Seule la paresse semble supportable.
Thalie J.
10 novembre 2021
Ce matin
La pluie tombe ce matin, il est tôt
Le ciel tombe serein, il est tôt.
Peu de gens à mouiller qu’importe,
C’est à la mer qu’il s’offre.
Le jour n’est pas levé les gouttes
Se jouent des réverbères allumés.
Dans le vent elles dansent, gouttes
Nées de la folie d’un ciel chagriné.
Et puis le matin tombe sous la pluie,
La nuit repart, humide et frissonnante,
Où que se porte le regard endormi
L’eau est partout, dégoulinante.
Elle a fini de jouer, les lumières de la ville
Sont éteintes pour quelques heures
Et le soleil qui parait, love ses rayons graciles
Dans les recoins de Vannes apportant un peu de douceur.
La journée fait tout pour être jolie,
Elle s’habille de couleurs claires et sombres
Elle frémit d’une brise légère et vive
Fait bouger les feuilles et les ombres...
Ce matin.
Thalie J. -
27/09/2021
Regrets
La mer s’en est allée à l’autre bout du monde
Pour poser sur le sable où jouent d’autres enfants
Une vague épuisée d’avoir couru sur l’onde
Portant comme bagage mes rêves et mes chants.
Peinée par cette absence, je rentre à la maison
Abandonnant la plage étendue infinie
Dont l’absolu silence venu de l’horizon
Ne laisse sur le sable qu’un indicible ennui.
Pourquoi suis-je partie ? Que n’ai-je donc attendu
L’arrivée de la lune déesse de la nuit
Et de ses rayons gris qu’avec sollicitude
Elle pose sur le sable le faisant resplendir
De lumières argentées en une symphonie
Pour attirer la mer et la voir revenir.
Thalie J.
29/03/2021
Pourquoi le ciel change-t-il ?
Ici, le ciel hésite, ne sait pas, il est changeant,
Un nuage passe et il se met à pleurer,
Une trouée plus loin et il va riant à soleil déployé
Mais dès le nuage suivant il mouille abondamment.
Le jour ou la nuit, le ciel ne sait pas s'il est content
Et moi, je le vois changer, au moment de sortir,
La question revient, se couvrir légèrement ou copieusement
Pendant l'heure qui vient, le ciel va-t-il pleurer ou bien rire ?
J'attrape un bruit qui court follement,
Sans s'arrêter il m'explique, essoufflé
Que tout cela vient de la mer et du vent
Qui pigouillent le ciel sans arrêter :
"La mer en s'évaporant lui parle des marins disparus
Et le ciel pleure tristement à leur souvenir
Puis le vent souffle, le chatouille et le met à nu
Un peu gêné le ciel s'habille de soleil en un éclat de rire"
Le bruit est parti mais il a répondu à ma question,
Ici l'on sort avec son ciré qu'il fasse beau ou pas
Si après la pluie vient le beau temps breton,
L'inverse se vérifie aussi chaque fois.
Thalie J.
15 janvier 2021
Plaisir culinaire
L’odeur qui monte doucement
S’infiltre dans l’appartement.
Agace les papilles et tourne en rond
Les yeux se ferment, cela sent bon.
Le four une fois ouvert a laissé fleurir
Du gratin la senteur qui vient dans ma cuisine
La mâchoire s’agite, demandeuse du plaisir
De croquer rien qu’un peu dans ces souvenirs.
Le nez relevé en antenne pour mieux sentir,
Comme les images le bruit a disparu
L’odorat devient l’unique sens pour enrichir
L’instant présent d’un plaisir perdu.
L’odeur est partie, mais pas le souvenir
Et la mélancolie s’étale dans ma cuisine
Devant les mets pour le dîner à venir
Dont on ne souviendra pas dans l’avenir.
La voisine va et vient, entre son four
Et son destin qui est ma fois assez sympa
L’œil gourmand elle ouvre la bouche,
Et sans le savoir… mange ma joie.
Thalie J. - 15 février 2021
Petite histoire en passant
Le ciel devient laiteux, un peu sale
C'est un jour où la pluie bienfaisante
Rend l'escargot heureux sous les nuages
Venus humifier sa coquille luisante.
Le ciel n'est plus bleu, le soleil passe
Dans l'ombre plus dense d'un jour qui devient nuit
Les ombres allongées trépassent
Et l'on ne voit plus rien, tout noircit.
Pourtant dans le secret
Une ombre bouge, pressée,
Elle frôle les rayons argentés
Que la lune dépose à nos pieds
Ce n'est que le temps
Il ne fait que passer
N'ai pas peur, comme le vent,
Il ne s'arrête jamais,
Sauf en ces temps lointains
Quand les arbres parcouraient le monde
Mais de cette époque ne reste aucun témoin
Seul le temps en un fragment de seconde.
Le ciel devient lait fraise au petit matin
Aujourd'hui sera tout neuf encore une fois
Et pour sa naissance dans le lointain
Sous l'horizon se cache la nuit pour que nul ne la voit.
Et toujours dans le secret
Une clarté pressée
Sur un rayon est passée
Le temps cours vers l'éternité.
Thalie J.
Patience
Entre brume et lueurs le temps hésite
Entre lumière et noirceur l'hiver s'invite
Il accentue les ombres et gagne de la place
Car le soleil faiblit et s'installe la glace.
Gelés au bout du quai les bateaux immobiles,
Retenus par des cordes, sont au supplice,
La houle lourde de froid ne leur parle plus
De pays lointains ni de sirènes aux seins nus.
Il n'est que quelques mouettes au cri rageur
Pour rompre la monotonie et cette langueur
Propres aux bateaux interdits de voyage
Et aux marins échoués sur le rivage.
Parfois un bruit claque dans le silence,
C'est un agrès ou un mât qui chante
Se cognant entre eux au gré du vent
Dont le souffle va et vient en frissonnant.
Las quand retrouverons-nous la joie de vivre,
Ces jours intrépides qui repoussent la nuit
La douceur légère de la brise printanière
Qui amène les bateaux à reprendre la mer ?
Pour ne pas périr en ce temps hivernal
Comptons du jour l'allongement négligeable
Qui fait qu'une minute par ci une seconde par là
Le printemps un matin nous reviendra.
Thalie J
6/01/2020
Ironie bretonne
Sortie d’un pas allègre, sous une pluie légère,
Longeant les bateaux qui mouillent, fiers
De tenir bon contre vents et saucées,
Sortie pour quérir quelques denrées
En ce pays où loin d’un simple brouet
Notre gourmandise est comblée
Je reviens, rapidement, mon panier rempli
L’âme satisfaite, sous le ciel humide et gris,
De tenir bon contre vents et saucées.
Sortie à tout allure pour éviter
Du ciel l’humeur chiffonnée,
Je rentre triomphante car peu mouillée…
Mais ma victoire fut de courte durée,
Sitôt rentrée, le soleil facétieux paraît,
Il attend toujours que je sois à l’abri
Pour sortir goguenard et chasser la pluie.
Thalie J.
Invitation
T’ai-je déjà parlé de ce monde où la nuit se confond avec le jour ?
De ces rayons de lumière qui percent les nuages
Et avec eux dispensent des ombres de passages.
Arrête-toi un instant, viens boire à la fraîcheur
D’un éternel printemps aux nombreuses couleurs.
Si je t’assure, viens, j’ai hâte de te voir dans ces lieux
Tu y es attendu car sans toi ce pays est imparfait.
Pourtant habité par des fées, cet endroit pour toi inconnu
Voit le jour épouser la nuit pour y puiser la douceur
Et offrir entre deux nuances de gris ses couleurs.
Pousse la porte alors que sonne une heure ou une autre,
Je te vois qui hésite, tangue un peu sous le vertige
De venir dans une féérie qui n’est pas la tienne,
Pourtant, lorsque tes yeux se ferment,
Ne rêves-tu pas ?
Dans ce royaume fait d’harmonie, il y a une musique,
Viens l’écouter, elle est le seul langage de ce pays,
Elle égrène des notes rouges et bleues
Elle jette des verts et des jaunes
Elle forme dans une Symphonie, un arc qui court
De toi à moi … il s’appelle l’Amour.
Thalie J.
Patience
Entre brume et lueurs le temps hésite
Entre lumière et noirceur l'hiver s'invite
Il accentue les ombres et gagne de la place
Car le soleil faiblit et s'installe la glace.
Gelés au bout du quai les bateaux immobiles,
Retenus par des cordes, sont au supplice,
La houle lourde de froid ne leur parle plus
De pays lointains ni de sirènes aux seins nus.
Il n'est que quelques mouettes au cri rageur
Pour rompre la monotonie et cette langueur
Propres aux bateaux interdits de voyage
Et aux marins échoués sur le rivage.
Parfois un bruit claque dans le silence,
C'est un agrès ou un mât qui chante
Se cognant entre eux au gré du vent
Dont le souffle va et vient en frissonnant.
Las quand retrouverons-nous la joie de vivre,
Ces jours intrépides qui repoussent la nuit
La douceur légère de la brise printanière
Qui amène les bateaux à reprendre la mer ?
Pour ne pas périr en ce temps hivernal
Comptons du jour l'allongement négligeable
Qui fait qu'une minute par ci une seconde par là
Le printemps un matin nous reviendra.
Thalie J
6/01/2020
Instants de lecture
De livres en livres, voyager et apprendre,
De pages en pages, rêver et comprendre.
Regarde dans les lignes, ces mots si jolis,
Qui t’indiquent le fil de l’histoire que tu lis.
Reprends ton souffle à la dernière ligne
Derrière la feuille il te faut poursuivre
Le chemin va plus loin que ce petit chapitre,
Reste bien attentif pour ne pas perdre le fil.
Tel le mouvement gracieux de l’oiseau,
La page qui se tourne danse devant tes yeux
Masquant à ton regard la dentelle soyeuse
De l’aventure que tu dégustes mot à mot.
Thalie J.
21 10 2021
Entre deux états j'hésite
Heure zéro
Les images défilent en ruban continu
Qui montre des paysages inconnus.
Les couleurs semblent se bousculer
Pour être la première sur le film déroulé.
Il y a le vert rutilant d’une nature arrosée
Le bleu parfait d’un ciel immaculé
Et le brun des montagnes au loin à l’horizon.
Tes images sentent bon l’été à foison.
Dans le même temps
Les images défilent en ruban continu
Montrant des paysages connus
Les choses avec le ciel se confondent
L’hiver, lourd et épais, couvre le monde
De ses flocons qui tourbillonnent
La neige se pose en un tapis uniforme
Dans ce blanc s’est perdu l’horizon.
Mes images d’hiver donnent le frisson.
Heure zéro, au même moment,
Les rubans sont passés si rapidement
Que je reste tout étourdie
Entre ton rêve et ma réalité,
Est-ce le jour ou la nuit ?
Entre deux états j’hésite :
Anachronisme ou quantisme ?
Thalie J.
10/02/2021
En Bretagne
La douche prise, le séchoir rangé,
Je suis contente, mon brushing est réussi.
Un peu de crème sur le visage et les ongles limés,
Je suis contente, mes cheveux ne font pas un pli.
Lorsque je tourne la tête, les mèches bougent
Lorsque je m'arrête, elles reprennent leur pli.
La journée démarre bien sur mes lèvres du rouge
Même sous le masque car les habitudes résistent.
Mais je suis en Bretagne…
La deuxième douche et les cheveux désolés
Je dégouline du ciel qui tombe, très, très, humide
Le visage noyé par des ruisselets
Qui le parcourent de fronces en rides.
Et si en Bretagne…
Il y a le beurre salé, le caramel et les crêpes,
L'on mange le kouign amann et d'autres délices,
Il y a les poissons, les bulots et les crevettes,
L'on boit le jus de pomme et le cidre
Il y a surtout en Bretagne…
Des grains, un véritable chapelet,
Le vent qui se joue de nos coiffures
Et déposent les gouttes sans compter
Sur nos têtes jusque sur nos chaussures.
Aussi, demain en Bretagne ;
La douche prise, le séchoir non dérangé,
Je laisserai aller à leur guise mes cheveux
Pour que le ciel ne se grise à l'idée de déranger !
Thalie J.
28/01/2021
Couvrir le feu encore et encore
Bien, il faut continuer de couvrir le feu,
La décision définitivement provisoire
Vise à permettre, en le couvrant mieux
D’éviter le confinement du territoire.
Bien, n’ayant pas de feu à couvrir chez moi,
Je me terre un peu triste quand vient le soir
Tandis que l’angelus sonne, sonne le glas
Des soirées entre amis. C’est le désespoir.
Mais une chanson se fait entendre,
Qui reprend un air de mon enfance
Lorsque nous allions gaiement
Mains dans la main, cheveux au vent :
« Il court, il court le virus,
Le virus et ses variants
Il court, il court le virus,
Il fait son chemin gaiment !
Et pour ne pas l’attraper,
Il faut toujours se masquer !
Il court, il court le virus
Le virus et ses variants,
Il court, il court le virus
Il va son chemin gaiement !
Pour ne pas le propager
Couvre le feu maintenant ! »
Thalie J.
30 janvier 2021
Complainte funèbre
L’endroit est sombre qui nous sert de refuge
Il n’y a rien que le noir entre ses murs
Et les ombres se cognent entre bois et pierres
Qu’aucune lueur, jamais, ne perce.
Le temps y est lent, il tombe goutte à goutte
Avance-t-il seulement ? Il ne semble pas
Pourtant lorsque parfois l’on se retourne
C’est un très long chemin qui va là.
La vie est bien étrange qui commence en un déchirement
Une fois la porte passée de l’enfantement,
Le gazouillis fait bientôt place aux murmures
Lorsque la vie sur nous rabat ses murs.
Une lueur résiste pourtant aux ténèbres
Elle s’appelle l’Espérance, elle bruit là,
Mais ne l’entendent que l’âme ouverte,
Le cœur et l’esprit aux abois
Alors, dans cet endroit obscur s’élève un murmure
Faible il égrène, mot à mot, un semblant de prière
Maladroite certes, mais elle transperce les murs
S’élève doucement du cimetière.
Thalie J.
Dans la forêt où l'heure n'est pas la même
Il y a un cours d'eau qui va sous la forêt
Il longe les racines et abreuve les bois
Il s'élance rapide pour remplir son emploi.
Dans cette forêt-là, l'heure n'est pas la même
Ni le soleil, ni la lune ne perce son feuillage
Alors le temps, perdu, s'arrête sous les branchages.
Et le cours d'eau, joyeusement, poursuit sa route,
Au passage, parfois, il creuse des galeries,
N'oubliant pas d'y laisser quelques gouttes
Dans l'unique soucis de les rendre jolies.
La forêt, heureuse, se désaltère aisément,
L'eau généreuse s'offre chaque instant
Car là est son unique dessein :
A toute la flore donner selon son besoin.
Dans cette forêt où l'heure n'est pas la même,
Repose sur un trône de mousse et de lichen
La dernière licorne au pelage argenté
Elle règne sur ce monde pour l'éternité.
Thalie J.
Après une visite de la licorne de Nina (3 ans)