Rêveries et pensées
Supplique à dame Nature
J’ai vu une goutte d’eau tomber, puis deux, trois et des milliers.
Le ciel est bien triste pour pleurer ainsi,
Le ciel est furieux, pour gronder ainsi,
L’orage éclate, les éclaires brillent
La nuit s’installe en plein après-midi !
Le sol est noyé et n’en peut plus de boire
Alors qu’il y a peu, il craquait de sécheresse
Aujourd’hui il reçoit avec désespoir
Des cieux désolés l’humide caresse.
C’est pourquoi Dame Nature pouvez-vous arrêter,
Les flots incessants qui tombent sur la terre,
Après tout cette saison se doit au soleil
Car c’est l’été ! N’en déplaise à votre majesté.
Thalie J. - 2 août 2010
Langueur hivernale
Vole au-dessus de Paris, emporte avec toi mon humeur
Pareille à la nature trop fragile, à l’approche de l’hiver elle se meurt.
Il est loin l’été au soleil si chaud qu’il dessine dans le ciel des rubans
Desquels se jouent les oiseaux au vol lourd et les papillons pleins d’allant.
Va, loin, derrière l’horizon à la recherche des souvenirs
Qui peuplent toute maison où l’on a aimé vivre.
Rapporte pour le frimas, un doux patchwork d’images passées
Qui réchauffera mon cœur si las et bercera mes pensées.
Alors, près de ce trésor enfoui au fond de moi, bien à l’abri,
J’irai chaque aurore puiser la force d’aller jusqu’à la nuit
Ainsi de jour en jour, de matin en matin j’atteindrai le printemps
Le printemps si clame et si serein……mais si loin pour le moment.
Thalie J.
28/10/2010
Rencontre
La femme au chapeau rouge regarde droit devant
Son corps élancé bouge, son regard est absent.
La femme au foulard bleu range un mouchoir blanc
Elle essuyait ses yeux qui pleurent doucement.
La femme aux chaussures noires marche lentement
Elle arpente le trottoir d’un air indifférent.
La femme au manteau vert disparait brusquement
Elle emporte avec elle son désenchantement.
L’homme essoufflé arrive en criant
La femme se retourne en riant
Les couleurs dans ce mouvement
Forment un arc-en-ciel …. amoureusement.
Thalie J. - 26 Mars 2010
Le siège
En 2010 l’ascenseur de l’immeuble
Pris d’un brusque besoin de repos
Cessa tout à fait d’aller de bas en haut.
A mi-parcours de l’escalade
Pour accéder aux plus hauts étages
Nous avons mis à disposition
Une boîte bien solide mais en carton
Et, pour qu’elle ne disparaisse pas,
Nous en avons précisé l'utilité.
Je suis un siège,
Ne me jetez pas !!!
Je suis un siège
Posez-vous sur moi
Prenez, je vous en prie,
Un peu de repos
Pour trouver l’énergie
D’aller encore plus haut.
Je suis un siège,
Ne me jetez pas !!!
Fort heureusement, sinon courageusement,
L’ascenseur une fois réparé a redémarré
Et le siège fut rentré et repris sa fonction,
Soutien de postérieurs dans notre salon.
2010
Thalie J.
D'où viens tu ?
La rosée vient des larmes du poète
Qui pleure toute la nuit sa belle.
Les étoiles sont les yeux de la belle
Auprès de qui pleure le poète
Le papillon gracieux aux ailes de couleurs
Vient de la renaissance de pétales de fleurs
La bise est le baiser de la nature
Qui dit au revoir au temps chaud.
Le vent, c’est le peigne des arbres
Démêlant leur chevelure à coup de rafales
La neige, c’est la rosée accumulée dans le ciel,
Les froides larmes de poètes éteints.
Le chocolat, je ne sais d’où tu viens
Mais je sais où tu vas !
Thalie J. - 2010
Déambulations
Il n’y a pas de doute, il n’y a plus de route.
Le chemin s’est fini là où commence la forêt.
Le ciel s’obscurcit et rien ne transparait
De ce sentier que couvrent des feuillages épais.
Epais aussi les nuages qui s’amoncellent au loin
Le soleil se cache derrière leur masque noir
Et le vent qui s’installe fait danser le foin
Dans les champs où se noient le désespoir.
Désespoir de l’été que l’automne assassine
En plein mois d’Août déjà il s’installe
Et tel un arbre solide plante ses racines
Dans le sol que la pluie a rendu malléable.
Thalie J. - 4/08/2010
De l'été à l'automne
Les coings, en lieu et place des pissenlits,
Jaunissent le jardin dont l’herbe est humide.
Les senteurs ont changé l’automne est venu
L’été, parti ailleurs, lui a laissé sa place.
Le bruit sourd des coings qui tombent
Sonne le glas de la brûlante saison
Et accueillent l’automne et ses couleurs profondes.
Fier, l’arbre du jardin, qui par son ombre
Reposait nos siestes et nos pensées,
Fier donc, proclame la mort d’un temps
Et célèbre la naissance du suivant.
Mon âme morose voit déjà
La neige et le givre, les frimas et le verglas,
Le vent froid de l’hiver et frissonne déjà.
Thalie j. - 30/10/2010
Condoléances
J’aurais aimé te dire,
En venant mercredi
Combien je souffre aussi
Avec toute ta famille.
Je sais que le départ d’un père
Laisse un profond désespoir
Et les souvenirs qui sont chers,
Reviennent à la mémoire.
Je pleure donc avec toi,
Et prie de tout mon cœur
T'offre simplement ces mots là
Du fond de mon cœur :
L’amour ne meurt pas
Car, au-delà de la mort,
Il continue à faire vivre encore
Celui qui n’est plus là.
14/05/10
Thalie J.
Aux rives de la nuit
Le chien et le loup dans une danse grise
Jouant avec le temps se fondent doucement
Dans le silence troublant de ce moment hostile
Où paraissent les morts et dorment les vivants.
Le ciel alors se pare de ses joyaux anciens
Qui dirigèrent les mages au pied de l’enfant-Roi
Joyaux qui d’un clin d’œil faiblement esquissé
Parlent au poète de sa bien-aimée.
Le chien et le loup sont endormis
Dans l’étable où l’enfant-Roi assoupi
Reçut en hommage des présents
Des rois mages repartis vers l’Orient.
Le poète pleure aux rives de la nuit
Son amour qui se meurt lorsque le jour s’enfuit
Et ses larmes une à une sur le sol détrempé
Formeront au matin la frêle rosée.
Thalie j. - 3/12/2010
Souvenir d'été 2009 un an après
Il y a un an j’écrivais que l’été, fièrement résiste
Aux assauts de l’automne car il y a un an
Ses rayons chauds, aux caresses subtiles,
Transperçaient les nuages et réchauffaient le vent.
Aujourd’hui ce n’est plus qu’un souvenir,
L’automne, encore loin, annonce sa venue,
Le ciel furieux se couvre et se déchire
Comme pour proclamer que l’été n’est plus.
La terre tremble sous les assauts du vent
Que ne dérangent en rien les arbres torturés
Par des rafales qui malmènent les branches
Et courbent les chênes, jusqu’à les briser.
Dans le jardin, les pruniers aux fruits verts
Se plient aux caprices de la nature
Seul le cognassier, tel un vieillard sévère,
Refuse de se rendre et résiste à l’injure.
Et moi, tristement du salon je contemple
Le jour qui n’est pas venu, la nuit qui n’en finit plus.
Thalie J. - 2 Août 2010